jeudi 15 septembre 2011

Zoom sur... Cinéma et Bande Dessinée !

Couverture du 3ème Hors Série du magazine Pilote
Bien souvent, le cinéma a influencé les auteurs de BDs, que ce soit au niveau des scénarios, des thèmes abordés, mais le cinéma s'est lui aussi inspiré du monde de la bande dessinée! On pense notamment à Georges Lucas qui, pour réaliser la saga "Star Wars", s'est beaucoup inspiré de l'univers créé par Jean-Claude Mézières dans sa série "Valérian et Laureline". Le 7ème et le 9ème art sont donc intimement liés...

  En effet, le cinéma et la bande dessinée sont deux arts liés et possèdent de nombreux points communs. Au niveau de l'esthétique tout d'abord. On peut trouver des ressemblances au niveau de la façon de composer l'image, les différentes cases d'une BDs pouvant être comparées aux différents plans d'un film. Les parallèles sautent aussi aux yeux concernant les thèmes abordés. En effet, les genres cinématographiques classiques tels que le Western, la Science-Fiction, le policier ou encore le road-movie ont beaucoup inspiré la bande dessinée. On pourrait prendre l'exemple de Blueberry de Jean Giraud, qui retranscrit l'univers Western ou encore la récente BD "Le Syndrôme de Wahrol" de Renaud Cerqueux et David Cren dont l'ambiance rappelle celle des films d'un certain Quentin Tarantino. Ces deux arts sont donc très proches et il n'est pas rare de voir des BDs adaptées au cinéma ou à l'inverse, des films adaptés en BDs...


  On assiste à ce phénomène dès 1936 avec une adaptation de la série de comics américaine "Flash Gordon" ou encore avec le film culte "Prince Vaillant" de Henry Hathaway, tiré de la bande dessinée éponyme de Harold Foster. Le film réuni James Mason ("La Mort aux trousses" d'A. Hitchcock, "Lolita" de S. Kubrick) et Janet Leigh ("La Soif du Mal" d'O. Welles, "Psychose" d'A.Hitchcock) deux légendes du cinéma classique américain. Le film, qui nous paraît aujourd'hui un peu vieillot, est tout de même divertissant et reste très fidèle à l'univers chevaleresque/épique de la BD. La coupe de cheveux du prince Vaillant rend terriblement bien à l'écran !

  On pense aussi à "Barbarella" film de science-fiction (ou "d'éros-fiction" comme l'annonce l'affiche du film!) de Roger Vadim tiré de la bande dessiné de Jean-Claude Forest. Kitch au possible, le film joue la carte du second degré et du parodique ce qui lui donne un fort aspect comique. Certes les effets spéciaux, les décors en carton-pâte au design très sixtie's nous font aujourd'hui sourire mais cela donne un véritable charme au film. Il en est de même pour l'interprétation plutôt caricaturale de la belle Jane Fonda. En guerrière de l'espace, elle incarne la femme libérée et séduit le spectateur par son côté sulfureux et provocateur. 

Un film insolite donc, très porté sur le côté érotique, avec une héroïne très court vêtue d'armes aux formes plutôt évocatrices...
 Sans compter les étranges tortures subies par Barbarella lors de ses aventures comme avec la machine nommée Orgasmotron. 
Un film délirant, plutôt hilarant, psychédélique sur tous les plans, un "Rocky Horror Picture Show" avant l'heure avec une Jane Fonda splendide. Très kitch mais terriblement amusant donc, à ne surtout pas prendre au sérieux pour pouvoir l'apprécier.

Jane Fonda dans "Barbarella"
  Plus récemment, de nombreuses bandes dessinées et leurs héros ont été transposés sur grand écran comme Astérix et Obélix d'Uderzo et Goscinny avec "Mission Cléopâtre", "Blueberry" de Jean Giraud (alias Moebius) ou encore "Largo Wynch". Ces nombreuses adaptations ne sont malheureusement pas toujours des succès cinématographiquement parlant et l'on est parfois déçus par leur côté commercial qui entraîne souvent une simplification de l'univers de la BD en question. Quelques fois, l'adaptation n'arrive pas à recréer l'ambiance, le charme et s'éloigne de l'esprit de la bande dessinée adaptée.



  Cependant, certaines de ces adaptations font exceptions. On peut prendre l'exemple du dessinateur et scénariste Enki Bilal qui adapta en 2002 sa "Trilogie Nikopol" (série de BDs qui lui fit connaître un énorme succès) avec le film "Immortel, ad vitam".
Réalisé principalement en images de synthèse, cette adaptation retranscrit à merveille l'univers futuriste et sombre des deux premières bandes dessinées de la Trilogie: "La Foire aux Immortels" et "La Femme Piège". Un film poétique, sombre et fantastique, fidèle au style de dessin atypique de l'auteur. On y retrouve le personnage de Jill Bioskop et de Alice Nikopol dans un scénario un peu différent des deux BDs. Une adaptation relativement libre qui nous fait replonger dans l'univers original d'Enki Bilal. Le dessinateur a aussi un projet pour 2011 en ce qui concerne l'adaptation d'Animalz. La BD sortie en 2009 devrait être adaptée en film d'animation prochainement...

  Niveau réussites, on pense aussi à "Persepolis" de Marjane Satrapi, prix du Jury au Festival de Cannes de 2007. La BD et le dessin animé nous racontent l'enfance, l'adolescence puis la vie adulte de Marjane habitant l'Iran. Un regard critique et drôle est porté dans "Persepolis". Le film nous amuse et nous fait réfléchir en même temps sur les régimes autoritaires de l'Extrême Orient où les libertés sont brimées et où le fanatisme religieux régit la société. C'est aussi une belle oeuvre en ce qui concerne la dénonciation de la condition des femmes en Iran. Une adaptation à la fois fidèle et libre de la BD où l'on retrouve le trait clair et le dessin en noir et blanc de Marjane Satrapi.




  En ce qui concerne 2011, on attend impatiemment l'adaptation de Tintin et de l'album "Le Secret de la Licorne" réalisée par Steven Spielberg. Les aventures du reporter d'Hergé avaient déjà été portées à l'écran en 1961 avec "Tintin et le mystère de la Toison d'Or" puis en 1964 avec "Tintin et les Oranges Bleues". Les deux films s'appuyaient sur des scénarios originaux qui n'étaient pas tirés des albums d'Hergé, un point plutôt négatif tant les 24 volumes de la série forment déjà un univers dense, plus qu'intéressant. De plus, la réalisation et les acteurs étant médiocres (les acteurs interprétant Haddock sont relativement insupportables), ces deux adaptations restent peu attrayantes pour les Tintinophiles de plus de 8 ans.
En espérant que le talent de Spielberg relève la barre et nous offre un film de qualité qui fera renaître ce personnage mythique de la bande dessinée.

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