vendredi 4 novembre 2011

Drive de Nicolas Winding Refn


Drive, sixième long métrage du réalisateur danois Nicolas Winding Refn, met en scène un jeune homme solitaire et peu bavard. Cascadeur dans les studios de cinéma d'Hollywood la journée, complice de truands la nuit, ce conducteur taciturne pose des règles claires et strictes en ce qui concerne ses contrats avec la mafia. Mais lorsqu'il décide de venir en aide à un ex-taulard de son immeuble, tout tourne mal...

Dès la première scène où une voiture roule dans la nuit sous les lumières urbaines, on ne peut s'empêcher de penser aux premiers plans de Taxi Driver (Martin Scorsese). La musique Jazz est ici remplacée par une chanson électro aux sonorités sombres, Night Call. "There something inside you, it's hard to explain", une phrase évocatrice, comme pour déjà mettre en avant l'ambiguïté et le mystère planant autour du personnage principal de Drive interprété par l'étoile montante du cinéma hollywoodien contemporain, Ryan Gosling.

Le film commence de manière tonitruante avec un braquage qui nous expose la méthode de travail de ce conducteur au service de la mafia. Il offre son talent de chauffeur durant cinq minutes seulement, c'est à dire le temps qu'il lui faut pour semer la police. Il ne participe pas aux braquages: il ne fait que conduire, rien que conduire. La première course poursuite est sans doute l'un des meilleurs passage du film. Dans la jungle urbaine de Los Angeles, on vibre et on palpite de nervosité. Se met en place un véritable thriller où règlements de comptes entre mafieux et bruits de moteurs ne font qu'un.



C'est sans doute le point fort du film: cette ambiance sombre et pesante qui accompagne les déboires du personnage principal. Sombre par rapport à l'ultra-violence de plusieurs scènes, malgré la présence en parallèle d'une certaine tendresse. La ville de Los Angeles nous apparaît tourmentée voire désenchantée. La rudesse et le côté gore stylisé de certaines scènes nous font inévitablement penser aux films de Tarantino, sans l'humour ou la dérision cependant.
Peu charismatique à première vue, le personnage interprété par Ryan Gosling fait de Drive un film atypique. Il incarne un personnage double qui s'inscrit dans la lignée de Steve Mc Queen dans Bullit ou de Travis Bickle dans Taxi Driver. Le personnage est ambigu, il est à la fois timide et impassible, il est aussi généreux envers Irène, sa voisine, et son fils. Cependant, il peut se révéler d'une terrible brutalité. On est fasciné par ce personnage étrange faisant preuvre d'un flegme et d'une gentillesse mais parfois aussi d'un déferlement de violence.


Drive n'arrive cependant pas à nous éblouir en ce qui concerne son scénario, à l'intrigue un peu trop série B. Une histoire plus fouillée et dense aurait fait de Drive un meilleur film mais un manque réel de suspens laisse le spectateur sur sa faim. On a du mal à adhérer à la romance qui naît entre le personnage de Ryan Gosling et sa voisine Irène. Un bilan mitigé pour un film qui intrigue, séduit par certains aspects mais ne nous marque pas profondément par la suite...

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