Sorti le 15 mai 2013,
Présenté en tant que film d'ouverture au dernier festival de Cannes, Gatsby le Magnifique était annoncé comme un véritable évènement se devant de créer l'engouement généralisé. Quatrième adaptation cinématographique du roman de F.S Fitzgerald, le film de Luhrmann qui se veut un spectacle visuel à part entière, oublie de traiter en profondeur les thèmes et questionnements principaux de l'ouvrage dont il est tiré. Au final, Gatsby ne fait que jeter de la poudre aux yeux du spectateur (et encore!): un monument de superficialité, de mauvais goût et d'ennui...
Synopsis: Printemps 1922. L'époque est propice au relâchement des mœurs, à l'essor
du jazz et à l'enrichissement des contrebandiers d'alcool… Apprenti
écrivain, Nick Carraway quitte la région du Middle-West pour s'installer
à New York. Voulant sa part du rêve américain, il vit désormais entouré
d'un mystérieux millionnaire, Jay Gatsby, qui s'étourdit en fêtes
mondaines, et de sa cousine Daisy et de son mari volage, Tom Buchanan,
issu de sang noble. C'est ainsi que Nick se retrouve au cœur du monde
fascinant des milliardaires, de leurs illusions, de leurs amours et de
leurs mensonges.
Sorti en 3D, Gatsby le Magnifique a dès le départ la prétention d'être un film-spectacle, un film qui éblouit le spectateur de par ses décors, ses costumes, ses effets-spéciaux. Objectivement, Luhrmann a réussi: le spectateur en prend réellement plein la gueule, peut être un peu trop: on est mis K.O au bout d'une dizaine de minutes. Une ambiance ultra-kitch, carrément bling-bling finit par ennuyer voire agacer profondément. Baz Luhrmann nous avait déjà initié à son goût pour les couleurs criardes et le grandiloquent avec Moulin Rouge (2001), mais sur ce point, Gatsby le Magnifique bat tous les records. Couleurs saturées, mouvements rapides de caméra: autant de procédés qui cherchent à accentuer les sentiments d'ivresse, de folie, de fête mais qui ne réussissent qu'à donner la migraine. Des effets spéciaux omniprésents, kitschissimes et qui n'apportent rien au film. Une esthétique se voulant flamboyante, impressionnante mais qui relève au final d'une laideur dégoulinante.
Cette image pourrait presque résumer la moitié du film... |
Cette ambiance visuelle d'un mauvais goût assez prononcé n'est pas servie par les choix musicaux de Luhrmann. On comprend les intentions du réalisateur: jouer la carte d'une pseudo-originalité en proposant des morceaux d'artistes récents tout en incorporant des références au jazz des années 1920 (danse du charleston par exemple). Lana Del Rey, Jay-Z: un anachronisme séduisant? Non, plutôt une audace qui n'en est pas une. Cela ne fait qu'accentuer l'effet clip-MTV qui se dégage des scènes de fêtes, ce qui était peut être le but du réalisateur. Bref, l'esthétique de Gatsby pique à la fois les yeux et les oreilles.
Concernant le traitement de l'histoire et des personnages, le film n'éblouit toujours pas. Le personnage de Gatsby perd tout mystère peu de temps après son apparition à l'écran. De nombreux flashbacks, dialogues et autres scènes mielleuses font perdre tout l'intérêt du personnage. Pire que ça, l'histoire du personnage ne nous touche pas. Ses retrouvailles et son histoire d'amour malheureuse avec la fameuse Daisy nous laissent totalement froids émotionnellement. DiCaprio n'est ni bon ni mauvais: il fait le job, point. Tobey Maguire, qui interprète Nick Carraway, a quant à lui le charisme d'un bigorneau dans ce rôle... Le résultat: un long ennui de 2h20.
Le pire, c'est que Baz Luhrmann semble avoir totalement oublié de traiter ce qui fait l'intérêt de l'histoire originale: la critique de la haute société américaine, de sa superficialité, de son hypocrisie, de son bonheur de façade. Cet aspect aurait pu être abordé de manière plus franche et, de plus, faire écho à notre époque. Au lieu de cela, le film se centre exclusivement sur une histoire d'amour peu passionnante alors que cette dernière n'est au départ qu'un prétexte pour une réflexion plus profonde sur la société américaine dans son ensemble. Baz Luhrmann a préféré miser sur l'aspect visuel pour provoquer l'émerveillement du spectateur.
Manque de profondeur, de sincérité, de beauté et de charme: Gatsby le Magnifique serait presque ce que l'on pourrait nommer un flamboyant navet.
Manque de profondeur, de sincérité, de beauté et de charme: Gatsby le Magnifique serait presque ce que l'on pourrait nommer un flamboyant navet.
"Manque de profondeur, de sincérité, de beauté et de charme: Gatsby le Magnifique serait presque ce que l'on pourrait nommer un flamboyant navet."
RépondreSupprimerComme il manque de la flamboyance à nos constants navets..
https://www.facebook.com/Zunahidut